Catégorie: Roman
Éditeur: Imprimerie J. ROUMANILLE - Avignon
Pages: 171
Bibliothèque: Château de Mauvezin
Localisation: Armoire 2 - Étagère 3
Année: 1907
N° catalogue: 849.P.LAF.GAU
Lien: Lien

Résumé

Livre de poésie en provençal avec traduction en français.

Quau es que nous dira ço que soufris uno maire que sènt raia, dins si veno, de flot de vido que regounflon sèns pousqué n’en pourgi à la car de sa car! Quau depintara lis afan d’un paire que vèi, despoudera, s’amoussa plan-planet lou lume de sis espèro !
Ah ! lou jour qu’, après un darrié remèdi counseia pèr aquéu brave dóutour, s’arrestè d’eisseja, e que lou veguerian, pamens, s’apasima e repausa sèns fèbre soun paure cors doulènt e meigrinèu: queto raiado d’espèr! quéti raive estrambourdant pèr nòstis amo! Que trefoulimen de joio, quouro, après aquéu som bèn-fasènt, en s’eigrejant, nous sourriguè! Que de causo, dins soun sourrire angeli! «Veses, nous disié, revène ! Coume ? plouras mai ? Partirai plus, semblavo apoundre»... — E, nous restè !
Que troubarés, pièi, d’estounant que, sus aqueu coumoul de coumbourimen de touto
meno, se siegue espandido, la flour counsoulanto de pouësìo!
Auguste Guillaume Laforêt (187-1937) ou Lafourèst

Qui donc nous dira ce que souffre une mère qui sent couler, dans ses veines, des flots de vie qui débordent, et qui ne peut en donner à la chair de sa chair ? Qui donc dépeindra les peines d’un père qui voit, impuissant, s’éteindre doucement la flamme de ses espérances ?
Ah ! le jour où, après un dernier remède conseillé par ce brave docteur, il s’arrêta de geindre, et où nous le vîmes, enfin, se calmer et reposer, sans fièvre, son pauvre petit corps dolent et amaigri : quel rayonnement d’espoir ! quels rêves enthousiastes pour nos âmes ! Quels tressaillements de joie lorsque, après ce sommeil réparateur, il se réveilla souriant ! Que de choses renfermées dans ce sourire d’ange ! « Voyez-vous ? disait-il, je reviens ! Comment ? vous pleurez encore ? Je ne partirai plus, semblait-il ajouter. » Et, il nous resta !
Pouvez-vous vous étonner, à présent, que, sur cet amoncellement d’émotions de toute sorte, soit née et se soit développée la fleur consolante de poésie !
Auguste Guillaume Laforêt (1877-1937) ou Lafourèst

 

Lecture en ligne